Aux éditions Amaterra, Des racines à la cime, illustré par Gaëlle Lasne, est un enchantement pour les yeux. Mais pas que…
Catégorie : Lectures
Apprendre sans l’école de John Holt
Je viens de terminer la lecture d’Apprendre sans l’école, de John Holt, aux éditions l’Instant Présent. Ecrit en 1976, cet ouvrage reste encore totalement d’actualité, même si certaines ressources conseillées semblent d’un autre temps.
En 2007, je lisais ses écrits en anglais, et traduisais sa biographie sur Wikipédia. Aujourd’hui, c’est un plaisir que de le lire en français ;).
Deux passages marquants, (mais il y en a bien d’autres !) :
« La société a décidé qu’un groupe de personne, les P-rofesseurs, feront faire quantité de choses à un autre groupe de personnes, les élèves, que ceux-ci le veuillent ou non, jusqu’à ce que les P-rofesseurs jugent les élèves à la hauteur et en sachant assez sur le monde pour sortir de l’E-cole. »
« Les jugements que l’école porte sur les enfants les poursuivent bien au-delà de leur scolarité. […] Or, avec les technologies nouvelles, toutes les choses que l’école écrit sur un élève perdureront bien au-delà de sa scolarité. Tout au long de sa vie, des gens pourront lire ce que ses maîtres ont écrit sur lui. […] Les dossiers scolaires sont pleins d’observations et de diagnostiques pseudo-psychologiques cancaniers, malveillants et destructeurs. » – Ce dernier passage est à mettre en lien avec la « proposition » de la nouvelle circulaire qui préconise l’utilisation de l’application « ONDE » (ancienne Base élèves) pour ficher les enfants instruits en famille…
Livres de lecture
Benjamin a appris à lire avec plusieurs méthodes : les alphas, Léo et Léa, et de manière très informelle au gré de ses découvertes… Nous lisons beaucoup d’albums, quelques petits romans, souvent à deux voix (une page chacun).
Cette année, je lui ai aussi proposé de lire dans un « vrai » livre de lecture, niveau CE1. Je l’avais acheté pour Sébastien l’année précédent notre départ au Canada (en 2000)… pour plusieurs raisons :
– il comprend 5 genres littéraires, avec des textes intégraux – fables, aventure policière, pièce de théâtre, bande dessinée, contes et documentaire romancé.
– chaque texte est complété par 2 pages d’exercices : des questions de compréhension, des vrai/faux, des jeux sur les syllabes puis les mots, des constructions de phrase…
– et le point bonus : le documentaire romancé présente la vie de Pierre, un petit québécois. Au fil des saisons, Pierre nous présente sa région et ses activités. Tout comme Sébastien avait adoré découvrir le pays dans lequel nous allions nous installer, Benjamin ouvre de grands yeux lorsqu’il imagine la vie de ses grands frères en Outaouais.
C’est tout un plaisir que de relire ces textes, 16 ans plus tard, et d’y trouver des expressions familières (la tire, les mouffettes, la tuque, les maringouins…), et d’autres que nous n’avons jamais entendues (« le lac cale »…). Nous comparons les images du livre avec les photos familiales, et les textes proposés rendent bien compte de ce que nous vu et vécu.
Mika, la petite fille introduisant la thématique, indique ainsi « Tout est prévu : les photos, les cartes et les dessins te donneront peut-être envie d’y aller un jour ! »
Et Benjamin de conclure… « On y retourne quand ? »
Ping, le petit canard chinois – Story about Ping (FIAR)
Deuxième album de Five in a row : Ping, le petit canard chinois a énormément plu à Benjamin. C’est cette phrase, répétée tout au long de l’album, qui l’a fait sourire : « Ping vivait avec sa mère, son père, deux sœurs, trois frères, onze tantes, sept oncles et quarante-deux cousins et cousines ».

Ping a été placé sur notre frise, en 1933, date de son édition, et sur la carte de Ben, en Chine, bien sûr :

Nous avons étudié la flottabilité de quelques objets, comme l’orange, qui flotte avec sa peau mais coule une fois épluchée… Explications simples : l’écorce de l’orange est plus légère que l’eau (elle est poreuse, pleine d’air), alors que la chair, qui contient énormément de fructose est plus lourde que l’eau.
Nous avons aussi étudié les propriétés de la plume, notamment son imperméabilité, grâce à sa couche de graisse !
Nous avons aussi appris à dessiner un canard… avec la méthode de Draw,Write Now !

Le livre The Story about Ping en anglais, en pdf, est ici.
Ben a aussi complété un petit notebook.
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Et nous n’avons pas manqué d’observer des canards en direct, lors de nos balades autour des lacs qui nous entourent.
Album suivant : Lentil, de Robert McCloskey.
Storm in the Night (FIAR)
Notre premier album nous conte l’histoire de Thomas, qui n’a peur de rien, et de son Grand-père, lors d’une tempête, en pleine nuit, sans électricité. Les illustrations sont magnifiques, toutes bleues, avec des contrastes étonnants…

Ben a peint la tempête…

Et le résultat final :

Nos lectures complémentaires :
Quatre vidéos de Brainpop, sur les nuages, les orages , les ouragans et les tornades. Un C’est pas sorcier sur la météo.
De l’art cotonneux, après une énième lecture de Petit Nuage :

Des expériences sur les nuages et leur formation…
FIAR – Mise en place
Je reçois les albums au compte-goutte. Pas toujours disponibles sur Amazon (ou à des prix plus qu’étranges !), je les commande souvent sur Book Depository. Voici déjà le début de notre collection :

Ben et moi avons aussi colorié et plastifié les « Story Disks », qui symbolisent chaque album lu.

Ces disques seront positionnés sur un planisphère (si l’histoire est située géographiquement). Nous avons conçu deux disques par histoire, afin d’en placer un aussi sur une ligne du temps :

Sur le même principe, j’ai confectionné les « Family Disks » et les « Friends Disks », pour visualiser le déroulement du temps. Chaque personne est placée à son année de naissance, les albums sont placés selon leur date de publication. Voici enfin notre Planning du trimestre. Voilà ! Prochain article sur Storm in the Night !
FIAR
Cette année, en parallèle avec les cahiers du CNED, nous allons profiter des merveilleux albums de FIAR. Je dis nous, car j’adore lire des albums : la découverte de l’image me surprend souvent, ouvre mon imaginaire et ravit mon esprit. Avec Benjamin, nous pratiquons un FIAR « cool » : nous ne lisons pas les albums 5 fois dans la semaine, mais nous apprécions quelques relectures au fil des activités qui s’y attachent.
Sans surprise, après avoir parcouru tous les albums de Before FIAR, nous allons commencer avec le volume 1 de FIAR… J’ai désespérément cherché des ouvrages en français, mais seuls deux ont été traduits (à ma connaissance) : Madeline (Madeleine) et Mike Mulligan and his Steam Shovel (Paul Petitgris et sa machine à vapeur). N’hésitez pas à me détromper si vous en connaissez d’autres !
Dans le doute, je vais m’assurer de traduire avant de présenter l’histoire à Benjamin.

Ressources complémentaires (1)
En Première S, Corentin devra notamment étudier :
- La goutte d’or, de Michel Tournier
- Désert de JMG Le Clézio

Ces deux romans initiatiques peuvent être complétés par :
- Une présentation vidéo du livre Désert, par un professeur de français.
- Le film Cheb de Rachid Bouchareb (1991) : un extrait et le dossier pédagogique.
- Un dossier sur les mots arabes dans la langue française, et notamment, le mot Oasis, avec une étude pluridisciplinaire sur le désert.
- Une présentation et critique du livre de Le Clézio.

Enquête sur les créationnismes
Sous-titré réseaux, stratégies et objectifs politiques, cet ouvrage scientifique de Cyrille Beaudoin et Olivier Brosseau prend un instantané des créationnismes au fil du temps, dans le monde et en France.

Extrêmement détaillé et comportant plus de 50 pages de notes, cette enquête passionnante décrit les principales mouvances du créationnisme, donne les plus récentes statistiques sur les croyances des différentes nations (USA, Pologne, Royaume-Uni… et France), relate les amitiés entre le monde politique et les organismes qui promeuvent le créationnisme, dénonce la volonté de soumettre la science aux dogmes religieux.
Je connaissais le créationnisme à l’américaine (Terre jeune – de 6000 à 10 000 ans), j’avais beaucoup lu sur le dessein intelligent, mais je ne savais pas que le créationnisme musulman avait envahi l’Europe…
Sur ce site, il est possible de télécharger le sommaire et d’en connaître plus sur les auteurs.
Collection Oralbums – Retz
J’ai emprunté Le lièvre et la tortue dans la colletion Oralbums (Retz). Il s’agit d’un grand livre cartonné, relié avec des spirales : la page de gauche est consacrée aux textes, celle de droite à l’illustration. Les textes sont de difficultés croissantes (texte court pour les PS, un peu plus long pour les MS puis pour les GS). Un CD est fourni avec l’album, afin que l’enfant puisse consulter le livre en toute autonomie.

Au départ, je trouvais l’idée sympathique. Mais j’ai vite déchanté… Le premier texte m’a paru un peu bizarre, mais je l’ai lu tel quel… Le second aussi… Mais au troisième, je n’ai pas pu m’empêcher de changer les phrases, et de rétablir une syntaxe correcte !
Un extrait du quatrième texte « Alors, la course, elle va commencer. La tortue, elle crie: »
La présentation de la collection indique qu’un « Oralbum met en oeuvre les structures de l’oral. Si dans un album caractéristique de l’écrit, on trouve par exemple la phrase « Le lièvre rigole parce que la tortue ne sait pas courir« , dans un Oralbum, on trouvera la forme cartactéristique de l’oral « ‘Le lièvre, il rigole, parce qu’elle (ne) sait pas courir, la tortue. » »
Un peu plus loin, on peut lire « Les négations sont indiquées entre parenthèses (ne), ce qui laisse chacun libre de les dire ou non. En revanche, les y’a de l’oral ont été préférées aux il y a »
C’est donc ainsi que l’on apprend aux enfants de Petite Section à parler… en omettant les négations, et en ne respectant aucune syntaxe !
« Des albums qui favorisent la construction de la syntaxe et l’enrichissement du vocabulaire » : alors là, je ne vois pas comment des enfants de petites sections qui entendent « y’a » vont pouvoir en déduire qu’en réalité, cela se dit et s’écrit « il y a » …
Je ne cite que les exemples pour la petite section, mais l’album est conçu sur le même principe de « l’oralité » pour les autres sections de maternelle. En MS : « Le lièvre, il est très en colère parce qu’il a perdu. », en GS : « Mais, quand le lièvre, il est arrivé tout essouflé… »
Charlotte Mason combattait les manuels scolaires parce qu’ils étaient fades et sans âme… mais ces albums dépassent toutes les attentes : ils sont fades, le vocabulaire est pauvre, et la syntaxe y est malmenée. Je ne vois pas en quoi cela aide l’enfant que de « raconter » l’histoire avec un langage appauvri. D’autant que cela laisse accroire que le parent ou le professeur n’est pas capable de conter une histoire à l’oral sans un support pré-établi bourré de fautes !